Michigan 85 A
Le Nord-Mayenne est pourvu de nombreuses carrières, la plupart de taille modeste, ou plutôt adaptée au contexte économique de l'époque. Ainsi, la part transport est relativement réduite, chaque carrière livre dans un rayon de 20 km, tout semble alors cohérent. Mais comme dans tout, on voit apparaitre de nouveaux matériels, les camions prennent de l'embompoint, le 19 tonnes est concurencé par les 26 tonnes, lui-même dépassé par la semie-remorque de 38 tonnes. Et qui dit augmentation du tonnage transporté dit volume plus important donc temps de chargement plus long. Si pendant des années, la tâche réalisée par la TY45 semblait convenir, il faut bien se rendre à l'évidence, la machine est dépassée et n'est plus adaptée aux besoins. Mon père cherchera donc une alternative et se mettra donc à la recherche d'un nouveau matériel, un chargeur de taille moyenne, d'occasion. Il faut dire que dans les petites exploitations, la polyvalence des machines est un atout, que la pelle posséde. En effet, elle peut être utilisée au front de taille en chargement, en reprise sur stock, en terrassement voire même en manutention quand il s'agit de changer les pièces d'usure du concasseur ou des broyeurs. Déjà à l'époque, plusieures "écoles" s'affontent sur le choix du matériel, pelle ou chargeur. Dans notre cas, on a toujours préfèré la pelle, de part sa polyvalence comme écrit mais aussi parce que l'installation primaire étant constituée d'un concasseur à machoire d'ouverture de 600 mm, le chargeur avec son gros godet masquant les matériaux au front de taille, le risque de voir des blocs trop gros arriver à l'installation est trop important. N'oubliez pas qu'à l'époque, il n'y a pas de BRH à proximité de la gueule du concasseur, enfin du moins dans les petites carrières.
C'est ainsi qu'on verra débarquer de chez EQUIPCO un Michigan 85A série III d'occasion. Par rapport à la TY45, l'engin en impose, bon c'est vrai que du haut de mes 1 m 61, j'ai quand même tendance à voir sans doute tout en grand ! !
Avec son godet reprise de 2 500 l, il est un bon compromis, il se révèlera un peu juste en hauteur de vidange avec l'apparition des bennes céréalières. Le V6 GM a un son bien particulier, on a toujours l'impression que le moteur va exploser. Regardez cette vidéo et écoutez cette sonorité.
Convertisseur de couple, un inverseur avec 4 vitesses avant et arrière, deux grands leviers coté droit pour commander l'équipement, la cabine est rustique, comme les machines de l'époque. Dotés de deux pédales de frein, on a connu quelques frayeurs, c'était un peu tout l'un ou tout l'autre ! ! !
J'avais déjà eu l'occasion auparavant de "conduire" sur les genoux de mon père la TY45, mais ce sera sur cet engin que je ferai mes premiers pas de conducteur d'engin, seul aux commandes à 16 ans. Pas peu fier, le gars ! Cela me vaudra mon surnom quelques années plus tard.
Il y a quelques mois, j'ai trouvé par hasard chez un ancien chef d'atelier d'une entreprise de TP sarthoise cette très belle plaque MICHIGAN, dans son jus mais en superbe état. Coïncidence, cette plaque provenait elle aussi d'un 85A, mais les premières séries rigides à pont arrière directionnel. Elle est maintenant bien au chaud dans mon bureau. Voici quelques clichés en grands formats prises en juillet 1980, je suis aux commandes :) .
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Les photos dans la galerie http://ec1000.over-blog.com/album-145139.html
Article paru en février 2006 mais réécrit le 12 mars 2014