La carrière des Roches, l'inauguration
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C'est quand même assez contradictoire d' avoir ouvert un blog, pour parler entre autres, de la carrière des Roches et de ne pas lui avoir consacré un seul article digne de ce nom en 20 ans.....Je ne vais pas vous raconter ma vie mais je suis en plein classement de documents, précieusement conservés, portant sur la période 1929/1981 et j'ai découvert des articles de journaux d'avril 1949, faisant suite à l'inauguration de la nouvelle carrière. Précédemment installée au Châble, c'est à à peine 1 km de ce site que notre grand-père va construire cette nouvelle unité.
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Je ne sas pas par contre dans quel journal est paru cet article, ce n'est pas Ouest-France qui avait, de son côté, fait paraitre celui-ci:
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Devant la qualité du document, je vais vous retranscrire ce texte dans sa totalité, en l'illustrant de photos des archives familiales.
A quelques 3km.500 de Villaines, en quittant la route de Gesvres pour prendre la direction d'Averton, les usagers de la route peuvent découvrir la carrière des Cocagnes. Cette superbe réalisation ne peut qu'attirer leurs yeux. Elle est d'ailleurs située dans un des sites des plus charmants.
C'est à 1945 que remonte le tout premier début des travaux. Comme la colline à laquelle on s'attaquait est séparée de la route par une petite rivière, il a fallu commencer par construire un pont.
UNE LABORIEUSE MISE EN ROUTE
On s'est ensuite mis au travail proprement dit de l'installation de la carrière qui a demandé des efforts inouïs. En effet, c'est sans l'aide de gros appareils, à la pelle et à la pioche qu'il a fallu remuer et déplacer près de 20 000 m³ de terre et de pierres. Le cœur même de la carrière étant désormais possible à exploiter, une route tournant la carrière a été construite pour permettre l’accès à une plateforme où devraient s'édifier les appareils d'exploitation.
LA SALLE DES MACHINES
Une salle en béton armé abrite deux moteurs, un diesel de 40 CV et un semi diesel de 18 CV qui actionnent deux concasseurs et un trieur. Ces appareils et moteurs provenaient d'une carrière déjà en exploitation. On se rendra compte du labeur acharné qu'il a fallu fournir quand on saura que c'est seulement le 1er janvier dernier que le démontage de ces appareils a été commencé en vue de leur transport et remontage à leur place actuelle. Samedi 23 avril, la carrière a été, comme nous l'avons annoncé, mise en service en présence de M. Pogu, ingénieur T.P.E. assisté de ses chefs cantonniers. Les premiers essais ont été satisfaisants et s'il reste quelques détails à parfaire, les premiers résultats sont garantis de la perfection qui sera certainement atteinte dans un très proche avenir.
DES MATÉRIAUX DE CHOIX
Comme nous l'avons dit, les matériaux qui sortiront de l'exploitation seront des matériaux de tout premier choix, ainsi que l'assurent les très bons résultats des examens subis au laboratoire d' essais des Ponts et Chaussées de Paris. Les blocs détachés de la carrière sont amenés par wagonnets au concasseur où ils sont déversés directement. Après un premier tri, les matériaux non retenus sont ramenés par un tapis roulant vers un second concasseur et reprennent le chemin du trieur. Les produits livrables s'étendent du ballast au sable en passant par la gravette, le gravillon, la pierre à 4 et la pierre à 7. C'est d'un grès armoricain de toute première qualité que proviennent ces produits..
Enfin par un souci très louable, l'agréable a été joint à l'utile: des plantations d'arbres fruitiers (pommiers, poiriers, châtaigniers), de fraisiers et de vignes viennent parfaire cette installation.
DES TECHNICIENS AVERTIS
Tout le mérite de cette conception de cette œuvre magnifique revient à M. Duarté José; dans la réalisation il a été parfaitement secondé par son mécanicien, M. Pichon Maurice, dont le travail acharné, et combien fatiguant, a permis d'arriver au résultat dans un temps bien court.
N'oublions pas de citer d'autres collaborateurs à cette magnifique entreprise: M. Munoz, gendre de M. Duarté et tous les ouvriers qui ont apporté leur dévoué concours.
UNE REUNION FAMILIALE
A l'occasion de la mise ne route de l'installation, M. Duarté a tenu à offrir à ses invités et à tout son personnel, un goûter très copieux au cours duquel régna la plus franche gaité. Complimentons Mme Duarté et les dames de la famille qui ont servi si aimablement ce goûter.
En terminant, nous adressons à M. Duarté et à tous ceux qui l'ont secondé, nos meilleurs vœux de complète réussite de cette entreprise, triomphe d'un travail acharné et d'une volonté que rien n'a pu ébranler. - A. G.
20 000 m³ à la pelle, celle de 27 cm, à la force des bras, on ne peut qu'avoir du respect pour tous ces travailleurs, français, immigrés, ou allemands qui ont mené à bien ce projet fou. Et fier de lire qu'il y a 80 ans le journaliste ait remarqué les plantations de ce grand-père passionné par ses arbres, passion transmise à son fils, notre père.
A bientôt pour la suite, les archives n'ont pas encore délivré tous leurs secrets si j'ose dire.
Pour finir, comme disait Antonia, notre grand-mère paternelle, avec son petit accent ibérique :
"ha oui, c'est dangélous"