Poclain 400 des terrassiers français, Valérian
2025, une nouvelle année commence, et en attendant le premier grand rendez-vous de l'année au mois d'avril, la BAUMA, je reprends mes écritures. Et s'il est un sujet que je maitrise un petit peu, c'est celui de la création des Lignes à Grande Vitesse, les fameuses LGV, concept pensé, créé, mis au point par les ingénieurs de la SNCF dans les années 70. N'en déplaisent aux majors du BTP à qui un président de la république a offert les concessions (Eiffage pour BPL, Vinci pour SEA et Bouygues pour Nimes-Montpellier), c'est bien une entreprise publique unifiée qui a mis au point et financé sur ses fonds propres le concept. Pour avoir vécu de l'intérieur l'évolution de 1986 à 2002, ce n'est rien de dire que les professionnels des TP n'étaient pas très fans de cette Maitrise d'ouvrage doublée d'une maitrise d’œuvre publiques, sous la seule entité SNCF. Les lobbies privés français et européens auront raison de ces grandes entreprises publiques, au nom du libéralisme,sous prétexte qu'une entreprise comme la SNCF ne pouvait conserver un monopole (infrastructure+transport), notre cher parlement européen a cassé tout ça. Résultat, maintenant comme pour les autoroutes, comme pour l'énergie, ces grands groupes maitrisent tout, mais à priori ça ne s'appelle pas un monopole.......
Bref revenons à nos moutons, nous sommes entre Paris et Lyon, sur LN1, je vous avais présenté brièvement en préambule l'histoire de cette ligne (Article 600 Bouygues). Pour aller un peu plus loin dans ce projet, LN1 c'est 417 km de ligne nouvelle et 48 Millions de m³ de terrassements, 17 viaduc et 780 ouvrages d'art courants, le tout sans construction de tunnel. En effet, à l'époque le profil en long a été conçu avec des rampes de 35 mm/m (25 pour les autres lignes) permises grâce à la puissance des rames. Quand on sait que le prix d'un km de tunnel est 10 fois supérieur à celui d'un km de terrassement, on comprend aussi l’intérêt de cette solution. Pour avoir fait le trajet des dizaines de fois en cabine, je peux vous assurer que lorsque vous arrivez dans ces secteurs, en particulier vers Bois-Clair du côté de Maçon, l'impression est saisissante, à telle point que pendant très longtemps la vitesse limite était de 220 km/h, les ingénieurs craignant que les passagers ne soient incommodés. Il n'en fût rien mais la réduction de cette vitesse permettait une grande économie d'électricité puisque les rames roulaient sur l'erre, portées uniquement par leur énergie cinétique (importante du fait de leur masse ou leur vitesse). La remontée en vitesse à 270 km/h se faisait aussi très rapidement, toujours sans utilisation d'énergie. Ce choix fût moins apprécié par les équipes chargées des travaux de la pose de voies, en particulier lors des ballastages où les attelages ont été soumis à rudes épreuves, obligeant une réduction du nombre de wagons par rame et une multiplication des engins de traction.
Le groupement Valérian-Chantiers Modernes (du même groupe à l'époque) est adjudicataire du lot TOARC (terrassements, ouvrages d'art, assainissements et rétablissement routiers) N°3, entre les communes de La Chapelle-sur-Oreuse et Saint Florentin. VALERIAN se charge de l'ensemble des terrassements, tandis que CHANTIERS MODERNES réalise les ouvrages d'art et les travaux d'assainissement. Cinquante quatre ouvrages d'art, (dont 13 ponts route et ouvrages hydrauliques) répartis sur 46 km. Quant aux 7 millions de m³, ils se décomposent entre les déblais, remblais, matériaux d'emprunts et d'apports extérieurs. Pour mener à bien ces travaux, il y a en matériel principal chez Valérian une 600 ck, une 400 ck et une 300 ck, chez Roland (sous-traitant) on retrouve également une 400 ck et une 300 ck et enfin chez Borel une220 ck et pour accompagner toutes ces pelles on retrouve 34 scrapers et 50 dumpers de 32T. Une belle cavalerie.
Place aux photos de la Poclain 400 ck de l'entreprise Valérian. (cliquez pour un affichage grand format).
La suite? Ce sera la 600 ck M1, pour bien commencer l'année.
Que la Mémoire Vive.