Forage profond, paroi moulée
Je vous avais brièvement présenté il y a quelques années l'équipement paroi moulé Poclain qui équipait la GC120 (Archive ici). Conçu pour les forages en grande profondeur, il est l'outil idéal quand les bâtis longs atteignent leurs limites d'utilisation. Si je reviens sur ce sujet déjà traité, c'est que René, fidèle lecteur et fan de Poclain, m'a envoyé des photos de GC120 issues de sa collection et achetées à la Fondation à Intermat 2015, parmi lesquelles une de chez Intrafor-Cofor . Cela m'a permis aussi de faire des recherches sur ces clichés, avec la très grande probabilité de les retrouver au milieu d'un article. En effet si la photothèque Poclain est aussi grandiose, c'est aussi parce que cela répondait à un besoin énorme (plaquettes, fiches techniques, InterPoclain, brochures diverses, films etc etc).
Nous sommes donc à la fin des années 60 à Paris, face au café de Flore, dans le célèbre quartier de Saint Germain des Près où un groupement d'entreprises constitué de Société Générale d'Entreprises (SGE), Fougerolles et Oger est chargé de la réalisation d'un parking souterrain de 15 000 m² (200m x 15 m sur 5 niveaux), d'une profondeur de 13 m permettant d'accueillir 682 véhicules, le tout sous le boulevard Saint Germain qui reste en service. Le groupement financera les travaux, en échange d'une concession d'exploitation de 30 ans.
Le manque d'emprises n'est pas sans poser des problèmes d'organisation de chantier. Seuls 8 m de large sont libérés pour les travaux, limitant le stockage des matériels, les stocks, les bennes de déblais sont seulement de 8 m³ qu'il faut évacuer rapidement, l’accès au chantier des camions est très compliqué.
Autre difficulté, une rivière à 9 m de profondeur traverse la zone de travaux, c'est donc un ouvrage de plus à créer, ce sera donc une paroi supplémentaire à forer afin de détourner la Bièvre. Il y a aussi les fondations de la muraille de l'ancienne abbaye royale et pour couronner le tout, si les sols sont constitués sur les 8 premiers mètres d'alluvions et de remblais, dessous sur 5 mètres c'est une couche de marne très compacte et de caillasses puis de calcaire.
Les murettes-guide sont terrassées avec une TY45 sur une hauteur de 1.20 m, une GC120 bâti-long se charge du rideau de parois de 11.50 m de profondeur nécessaire à l'isolement de la Bièvre. Un panneau de 4 m est excavé en 8h, le tout sous utilisation de bentonite. L'utilisation ponctuelle d'un trépan peut parfois s'avérer nécessaire dans les couches les pus dures.
Les 8 000 m² de parois sont alors réalisées par panneau de 4.20 m par les deux autres GC120 équipées du forage profond, en plusieurs temps. En effet pour passer les couches les plus dures, il est nécessaire de remonter la benne et de la lâcher en chute libre pour améliorer la pénétration dans le sol. Si les 8 premiers mètres se déroulent facilement, l'utilisation du trépan de 3 T est indispensable, ce dernier est monté sur les deux Link Belt LS108B de 40 T, la GC120 évacuant les matériaux fracturés. Le tout sous bentonite, ce qui oblige à la remontée de la benne de laisser s'écouler le produit dans les murettes.
Les déblais sont chargés dans des bennes de 8 m³, la machine étant positionnée pour un gain de place à cheval sur les murettes-guide.
Le cycle de réalisation d'un panneau de 60 m² est d'environ de 30 h, s'ensuivent la mise en place de la cage d'armatures et le bétonnage (1h30 à 3h en fonction des contraintes de circulation.....).
Sur ce cliché très intéressant, au premier plan la GC120 bâti-long, le trépan et l'équipement forage profond à l’œuvre
Restera à couler la dalle de couverture et de procéder au marinage des 48 000 m³ de matériaux du parking et ceux des 10 000 m³ de dérivation du lit de la briève. Peut-être que des archives existent, je vais chercher.
Et pour répondre à cette capture d'écran, je vais encore me répéter mais je ne gagne pas d'argent (je paie 60 € par an pour ne pas avoir de pub et écrire mes bafouilles) et que le but n'est que de partager en essayant de faire autre chose que de balancer à tout va des photos sans explication.
Il y a un peu de travail de recherches dans les documents à ma disposition et si je mets certaines des photos de ce monsieur c'est aussi pour les regrouper. Chacun sa façon de participer à la conservation des archives d'une marque disparue dont les membres disparaissent au fil du temps, à ma manière je rends hommage à tous ceux qui ont fait l'histoire de Poclain.
Je n'ai aucune prétention, hormis celle de partager modestement ce qui me parait intéressant.
Que la Mémoire Vive.