90B, adaptation spéciale curage
Les adaptations spéciales ont de tout temps été traitées très sérieusement chez Poclain, en effet Georges Bataille a toujours eu comme idée directrice la satisfaction de ses clients. Vous me direz, rien de très original, toutefois nous sommes pourtant entourés de contre-exemples, où le client doit s'adapter au produit et non l'inverse. Je vous ai maintes fois proposé quelques articles traitant du sujet, cette fois-ci ce n'est pas le bureau d'études de Poclain qui est à l'origine de cet outil.
L'entreprise de travaux publics SOVRAN est crée en 1975 à Montauban. Firmin SOVRAN et son fils Jean-Paul créent et curent les fossés dans leur région . Pour les aider dans cette tache ils disposent d'un joli parc Poclain, une 75 CL, deux TY 2 P, une 60 P en rétro-déporté et une 90 CK B.
"Des fossés profonds: beaucoup d'eau, beaucoup d'herbe: il nous faut curer souvent!"
Mais voila! Les fossés passent sous les routes... Alors comment curer les ouvrages d'art de traversée sous une route de 5 à 6 m de large, dans un espace réduit en hauteur?
"Il n'y a pas si longtemps, nous chaussions les cuissardes, et, avec des pelles et des griffes, nous faisions le nettoyage à la main! Il fallait deux jours, à quatre personnes, par traversée de route!..."
C'est alors que Jean-Paul a une idée: faire un balancier télescopique pour sa 90 CK, et il s'adresse tout naturellement à une entreprise locale CLINIC METAL, pour sa fabrication, le fameux circuit court qu'on nous vend comme nouveau ........ enfin le bon sens près de chez nous.
Au bout de ce balancier, d'un poids de 1,2 tonne, plusieurs profils d'outils peuvent être adaptés, en fonction de la configuration de l'ouvrage (buse, ovoïde, dalot, cadre béton ou maçonné etc). C'est ainsi qu'il dispose de "lames" rectangulaires, rondes et trapézoïdales.
La 60 P crée un bouchon en amont pour interrompre l’écoulement et cure le fossé de part et d'autre de la route pour permettre l’accès de la 90 CK équipée du balancier télescopique. Tandis que la 90 CK ramène les boues, la 60 P les reprend afin de les évacuer.
"Maintenant, grâce a cet équipement, et après une petite préparation avec la 60 P,nous ne mettons plus que deux ou trois heures!"
A l'heure où les hydrocureuses n'existaient pas, effectivement cette technique permettait un gain de temps énorme. Pour avoir durant mes dix dernières années professionnelles traité un nombre important d'ouvrages sous les voies ou sous route, je connais bien le sujet des OA encombrés, je sais le curage manuel être un "tue bonhomme", mais je connais aussi la relative fragilité de ces ouvrages maçonnés que j'inspectais lors des visites réglementées. J'ai souvent eu à choisir entre le curage afin de rétablir le fil d'eau ou préférer un léger encombrement afin de ne pas créer de désordres dans les maçonneries. Je dois avouer avoir été surpris par cette adaptation et me suis posé la question des éventuels désordres qui pouvaient en résulter en cas d'accrochage sur un moëllon par exemple. La réponse dépend surtout du professionnalisme du personnel.
Que La Mémoire Vive.