CAP SUR ANTIFER, 1ère partie
ANTIFER, ou l'histoire d'un port français sur la Manche.
L'accroissement continu des besoins énergétiques de l'Europe et, en particulier de la France, a conduit le Gouvernement à décider la construction d'installations capables de recevoir les pétroliers de très grandes dimensions dont plusieurs unités sont en commande ou en cours de construction. Le 11 décembre 1969, le Gouvernement a choisi le site de la Baie de Seine pour la réception de ces navires.
Le choix du site offre ainsi au HAVRE un terminal à l'échelle de ce qu'est FOS Sur Mer pour le port de Marseille. Ce terminal, situé au Cap d'Antifer, entre Le Havre et Étretat, accueillera à deux appontements, des navires de 500 000 tonnes grâce à un dragage à 25 m et de 1 000 000 tonnes grâce à un dragage à 30 m de profondeur.
Les navires:
Les pétroliers à recevoir dans cette nouvelle infrastructure auront les dimensions approximatives suivantes:
Navires | Longueur | Largeur | Tirant d'eau |
500 000 T | 400 m | 65 m | 28 m |
1 000 000 T | 500 m | 90 m | 33 m |
Les études menées en mer avec un navire de 250 000 T ont été extrapolées afin de dimensionner l'ouvrage. Des études complémentaires sur maquette de 12 m de long, au cours duquel les pilotes havrais manœuvraient comme dans la réalité, ont été réalisés au centre de Port Revel, près de.........Grenoble.
Le site, contraintes et besoins:
Afin de ménager l'avenir, le Port Autonome du Havre a été conduit à rechercher des sites comportant, soit des fonds naturels, soit une possibilité d'approfondissement des fonds à la côte (-30.00) au moins, c'est à dire procurant à marée basse d'équinoxe une hauteur d'eau de 30 m et à marée haute une hauteur d'eau de 36 à 38 m suivant les coefficient de la marée.
La construction d'un terminal au sud des installation existantes, bien que techniquement réalisable n'a pas été retenue en raison du coût du chenal de 30 km de long qu'il aurait fallu draguer et dérocter.
Deux sites se dégagent, Parfond à 30 km à l'ouest et Antifer.
Les avantages en faveur d'Antifer sont peu à peu apparus au cours des études, proximité et direction des courants marins. La campagne géologique mettra en évidence une bande de sable de 3 kms de large permettant l'implantation d'un port à la côte. En effet, si primitivement il avait été envisagé de construire une ile au large, il est apparu à la suite du concours lancé en mars 1971 que la construction d'un port à la côte était économiquement possible, et que bien que plus cher, procurait quelques avantages non négligeables et important tant au niveau de l' exploitation, de la sécurité, de l'environnement et surtout préservant une possible extension.
Le projet:
La seule première phase demandera environ deux ans et demi de travaux pour les 11 millions de m³ de terrassements et 1,5 million de m³ d'ouvrages en béton.
Les travaux se font principalement sur deux zones: une première de 35 hectares est gagnée sur la mer, réalisée par apport de matériaux extraits de la falaise. Elle recevra dans le futur les bacs de stockage du pétrole. Seconde zone, une digue s'avance de 3 500 m en mer, en 3 tronçons de 1 550 m, 1 000 m et enfin 950 m. De par sa conception, elle doit résister à une houle de 8 m d'amplitude. Enracinée par 26 m de fond, elle est constituée d'un noyau silico-calcaire extrait de la falaise, recouvert de blocs d'enrochement, le tout couronné de cubes en béton de 24 tonnes côté mer et 12 tonnes côté port.
Le projet est mené à bien par un groupement d'entreprises comprenant:
- Compagnie Française d'Entreprises
- Bos & Kallis (entreprise hollandaise de dragage)
- GTM Travaux Publics (dénomination de l'époque)
- CITRA France
- DUMEZ
-QUILLE
La part de POCLAIN sur ce chantier:
Fin novembre 1973, sur les 14 pelles présentes, on dénombre 11 machines du Plessis-Belleville. Voici le détail:
HC 300 | 2 | équipement chargeur, godet benne |
HC 300 | 2 | flèche de 7.70 m équipement griffes 5 brins |
RC 200 | 1 | flèche de 5.30 m équipement rétro |
SC 150 | 2 | équipement pince à décoffrer |
LY 2P | 2 | équipées d'un tapis élévateur et d'un vibreur à béton |
LC 80 | 1 | équipée d'un BRH |
TY 45 | 1 | équipée d'un vibreur |
Bon assez causé, en attendant la suite de ce chantier normand, région regorgeant de personnels passionnés et compétents eux aussi , place à quelques clichés issus de mes propres archives.
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